Première Guerre mondiale: une mémoire sélective
Réagissant à la réponse du gouvernement fédéral à sa question sans débat à propos des commémorations du Centenaire de la Première Guerre mondiale par le gouvernement fédéral (Impression du Bundestag n° 18/686), Sevim Dagdelen, porte-parole du groupe parlementaire de La Gauche pour les relations internationales, juge «scandaleuse l’inactivité dont fait globalement preuve le gouvernement fédéral dans le cadre des commémorations du début de la Première Guerre mondiale» et constate que «manifestement, la question de la responsabilité du pays dans le déclenchement des hostilités est un thème désormais proscrit dans une Allemagne dont la politique étrangère, caractérisée par l’intervention de la Bundeswehr partout dans le monde, traduit la recherche d’une puissance et de responsabilités nouvelles.» Mme Dagdelen poursuit :
«Après avoir laissé planer le flou pendant des mois sur sa volonté de commémorer le début de la Première Guerre mondiale et sur les activités prévues à cet égard, le gouvernement fédéral a enfin publié des chiffres et évoqué concrètement les manifestations programmées. Or, l’enveloppe prévue ne représente guère qu’une infime partie de ce qu’ont par exemple dégagé les gouvernements français et britannique. Le fait que le gouvernement fédéral entende offrir une tribune au révisionniste Christopher Clark, qui minimise la responsabilité des élites et du capital allemands dans le déclenchement des hostilités, amène à penser que ledit gouvernement, par ailleurs ouvertement désireux de multiplier les interventions de la Bundeswehr à l’étranger, souhaite relativiser la responsabilité de l’Allemagne dans le déclenchement de la Guerre. Notons que, même pour ses collègues, Clark passe pour un admirateur convaincu de l’Allemagne – et de l’Autriche-Hongrie.
Il est par ailleurs surprenant que le gouvernement fédéral organise des manifestations au Bénin et en Bolivie et néglige totalement le front oriental – à l’évidence, les millions de victimes de Pologne, de Biélorussie, d’Ukraine et de Russie sont sans importance pour le gouvernement allemand. LA GAUCHE invite le gouvernement fédéral à ne pas nier le rôle de l’Allemagne dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale, à augmenter sensiblement le budget consacré aux commémorations de la Grande Guerre et à ne pas offrir de tribune aux révisionnistes. Cent ans après, le message de LA GAUCHE n’a pas changé : Plus jamais de guerre !»